Pomerol
Pomerol: le charme du Merlot
Nulle part ailleurs sur Bordeaux, le Merlot ne montre autant de charme que dans le Pomerol. C’est donc sans surprise que les grands crus de l’appellation s’en serve à plus de 75% et qu’il joue un rôle si important comparé au voisin Saint-Emilion. Avec seulement 800 hectares, cette appellation relativement petite a connu au court des dernières décennies la success-story la plus spectaculaire en Bordeaux avec le château Pétrus comme précurseur de ce succès.
Vins rouges de Pomerol
On ne trouve en Bordeaux aucun endroit qui ne soit plus provincial voire même discret que le Pomerol. Quand on quitte la petite ville de Libourne, on se retrouve en rase campagne, dans un paysage de vignes relativement plat, apparemment dénué de villages permettant de s’orienter. Bien que les domaines portent le nom des châteaux, les exploitations paraissent ici incroyablement humbles. Alors que dans le Médoc, elles ont rénové leurs domaines au 19ème siècle en des châteaux aux styles éclectiques, les vignerons du Pomerol revendiquent la simplicité de leurs habitations. Il y a bien sûr des exceptions. Par exemple, la famille Guggenheim était si enthousiaste des proportions parfaites du château Beauregard, qu’elle en fit construire une réplique à Long Island…
Un soupçon de nouveau monde
A Pomerol aussi, une rivière, l’Isle, a abaissé le socle calcaire et déposé sur le plateau ainsi créant des couches de graviers. La nature des sols est excessivement complexe. A l’ouest et au sud de l’appellation, le gravier domine parallèlement au sable. A l’est par contre, à la frontière avec Saint-Emilion, les sols sont majoritairement argileux, et c’est ici que se trouve la plupart des grands châteaux.
Encore une fois, ce sont les Romains qui, les premiers, exploitèrent ici de la vigne. Mais pendant la guerre de Cent Ans (1337 – 1453), la viticulture y fut abandonnée, et ce n’est qu’au 16ème siècle, que des vignobles furent replantés. Longtemps, Pomerol fut considéré comme un appendice de Saint-Emilion, et la renommée dont il bénéficie aujourd’hui ne fut acquise que dans les années 1950. Le château Pétrus a été le précurseur de cet essor, mais aujourd’hui, près de vingt châteaux travaillent à ce niveau de qualité. Malgré le boom économique, Pomerol a gardé sa structure rurale et les exploitations viticoles sont relativement petites. De plus, Pomerol n’a, encore aujourd’hui, pas de classification officielle, mais des critiques comme Robert Parker se sont chargés d’en établir une. Autre facteur d’influence, les négociants en vin depuis longtemps établis, comme Jean-Pierre Moueix, jouent un rôle important.
Grâce à leur forte proportion en Merlot, les pomerols ne sont pas seulement ronds, doux et opulents, mais arrivent aussi à maturité relativement tôt. Ainsi, on s’accorde à dire que les meilleurs crus de cette région du Bordelais montrent quelques soupçons du nouveau monde, sans pour autant perdre une once de leur potentiel de garde.