St-Estèphe

Alors que dans la partie sud du Médoc, les bancs de graviers font partie intégrante du paysage, ceux-ci disparaissent graduellement dans le Saint-Estèphe. Ici, le gravier alluvien est plus petit et beaucoup plus mêlé à l’argile, à la glaise ou au sable que dans le Pauillac ou le Saint-Julien. Des cinq terrasses alluviales que l’on distingue dans le Médoc, trois jouent un rôle significatif dans la composition des terroirs de Saint-Estèphe. Les soulèvements de la «terrasse 3» sont de grande importance. Elles s’élèvent à presque 30 mètres et sont composées en surface de beaucoup de graviers, de quartz et de quartzite, mêlés à du sable, de la glaise et de l’argile. Ce qui est considéré comme le meilleur terroir se situe sur la «terrasse 4» qui se situe plus près de la Gironde et s’élève encore à 15 mètres. Les sols sont ici dominés par une argile jaune et par le gravier. Dans la partie sud-ouest de l’appellation, déjà à quelques kilomètres du fleuve, le terroir est plutôt composé de marne argileuse.

Parce que les bancs de graviers sont moins marqués et les sols plus lourds que dans le Pauillac ou le Saint-Julien, l’eau y est moins bien drainée, ce qui en des millésimes chauds comme 2003 ou 2015 est un avantage, puisque l’apport en eau étant ainsi assuré, les vignes restent moins stressées par la sécheresse. A l’inverse, lors des années pluvieuses, les mauvaises années, ce drainage difficile peut influencer négativement la santé des vignes et par conséquent la qualité du vin.

Cinq châteaux classés

Dans les vignobles au sud-ouest de l’appellation (sur les terrasses 3 et 4) bordant le Pauillac, où le gravier domine, les châteaux ont tendance à favoriser le cabernet sauvignon dans leur assemblage. Au centre et à l’ouest, où les vignes poussent sur des sols d’argile calcaire, de glaise et de sable, le merlot prend plus d’importance. Bien que les vins de Saint-Estèphe soient devenus plus corpulents en raison du réchauffement climatique, ils incarnent toujours les valeurs traditionnelles du bordeaux avec une acidité présente et des tanins granulés. De nos jours, environ 50 châteaux se partagent la culture des quelques 1'250 hectares de l’appellation. Cinq domaines font partie du cercle fermé des crus classés, deux d’entre eux comme 2ème crus.